ST. MARTIN OF TOURS

SAINT MARTIN DE TOURS: LA VIE EXTRAORDINAIRE DE L'ÉVÊQUE QUI A DONNÉ SON MANTEAU À UN MENDIANT

Dans le récit captivant de l'histoire chrétienne, saint Martin de Tours s'impose comme une figure marquante, célébrée pour ses actions altruistes et son engagement dans la foi. Sa vie et ses actes ont inspiré des générations, comme en témoigne la légende de son acte charitable envers un mendiant: il partage son manteau en deux, témoignant de son altruisme et le transformant en symbole de générosité et de compassion.

Enfance et premières années de Saint-Martin

Saint Martin naquit dans une famille païenne en 316/317 à Sabaria, aujourd'hui Szombathely en Hongrie, et passa son enfance à Ticinum, aujourd'hui Pavie, dans le nord de l'Italie. Son père, officier, le nomma en l'honneur de Mars, le dieu de la guerre. Malgré la rapide expansion du christianisme durant ces années, notamment après l'édit de Milan de Constantin en 313, les parents de Martin restèrent païens.

La vocation de Martin s'est manifestée dès son enfance et, à l'âge de dix ans, il a visité l'église catholique locale pour embrasser la foi chrétienne.

La vie militaire et la conversion de Saint-Martin

À douze ans, il demanda à ses parents de devenir ermite, mais ils refusèrent. À quinze ans, suite à un décret impérial obligeant tous les enfants d'officiers à s'engager dans l'armée, Martin devint soldat et fut envoyé à Amiens, en Gaule, où il passa une grande partie de sa vie militaire. Malgré son rôle de soldat, Martin ne cessa jamais d'être généreux et fit don de la plupart de ses biens aux pauvres.

Par une froide journée d'hiver, alors qu'il était à cheval, il rencontra un mendiant presque nu et transi de froid. N'ayant plus rien, Martin descendit de cheval, dégaina son épée et coupa son manteau en deux pour en donner une partie au pauvre homme. Cet acte de compassion marqua profondément son appel à la foi. Cette même nuit, Jésus lui apparut en rêve, portant le demi-manteau, et lui dit: "Martin, le soldat romain non baptisé, m'a habillé." Ce rêve l'influencera tellement qu'il décida de se faire baptiser et devint chrétien à l'âge de 20 ans.

Après avoir accompli son service militaire obligatoire, il quitta l'armée et se rendit à Poitiers, dans l'actuelle France, pour rendre visite à l'évêque Hilaire, farouche opposant à l'arianisme. Martin resta quelque temps auprès de lui. L'évêque Hilaire l'ordonna diacre et le nomma exorciste.

Après l'exil de l'évêque Hilaire en raison de son opposition à l'arianisme à la cour impériale et après avoir rêvé de la conversion de ses parents païens, Martin décida de retourner dans sa ville natale. Au cours de son voyage, il fut attaqué par des bandits. Lorsqu'ils lui demandèrent qui il était, Martin se déclara disciple du Christ. Le diacre Martin partagea l'Évangile avec l'un des bandits, qui se repentit, le libéra et embrassa plus tard la foi chrétienne.

De retour chez lui, le diacre Martin réussit à convertir sa mère au christianisme, mais malheureusement, il ne parvint pas à convaincre son père. Cependant, d'autres habitants de sa ville natale se convertirent grâce à ses enseignements.

Établissement d'un ermitage et actions miraculeuses

De retour en Italie, Martin de Tours s'installa à Milan, où il commença à fonder un ermitage. Cependant, son séjour dans cette ville fut de courte durée en raison de l'éloignement décrété par l'archevêque arien de Milan. En 360, Martin se rendit à Poitiers après avoir appris la fin de l'exil de l'évêque Hilaire. Il y obtint l'approbation de l'évêque local pour réaliser sa vocation et s'installer dans un ermitage à Ligugé, près de Poitiers. Ce lieu fut le témoin de l'établissement d'une forme monastique, modèle d'avant-garde dans le christianisme occidental. L'ermitage de Ligugé, antérieur même à l'Ordre de Saint-Benoît, s'inspirait des moines orientaux, constituant la première communauté monastique attestée en France.

Martin passa quinze ans à Ligugé, se consacrant à l'étude des Écritures saintes, menant des actions apostoliques à la campagne et accomplissant des miracles durant son voyage. On raconte qu'il réussit à ranimer un catéchumène non encore baptisé, qui attribua sa renaissance aux prières du saint. À une autre occasion, il ressuscita un esclave qui s'était pendu. Ces miracles contribuèrent à asseoir la réputation de Martin et à accroître sa vénération.

Ministère épiscopal et mort

En 371, malgré ses réticences, Martin fut nommé évêque de Tours. Tout en exerçant ses fonctions épiscopales, il n'abandonna jamais sa vie monastique, choisissant de vivre hors de la ville dans des ermitages avec d'autres clercs, où il se consacrait à la prière. Il parcourut la Gaule (France) au cours de ses voyages, prêchant, aidant les pauvres et les prisonniers, convertissant de nombreuses personnes, accomplissant des miracles et chassant les démons.

Il s'opposa à diverses hérésies, collaborant avec d'autres évêques orthodoxes, dont le futur saint Ambroise de Milan. Il détruisit des temples païens et gagna le respect de tous, se laissant craindre par ses adversaires et glorifier par ses partisans à chaque fois qu'il exerçait son ministère.

Martin mourut le 8 novembre 397 à Candes-Saint-Martin, où il s'était rendu avec quelques disciples pour rétablir la paix parmi le clergé. Ses funérailles, célébrées le 11 novembre, réunirent des milliers de moines et de moniales. Deux de ses disciples les plus illustres, les nobles saint Paulin (355-431) et Sulpice Sévère, vendirent leurs biens pour aider les pauvres: le premier se retira à Nole et devint évêque, tandis que le second se consacra à la prière et écrivit un livre sur la vie extraordinaire de Martin, publié au début du XVe siècle. Ce livre connut un grand succès et contribua à promouvoir les pèlerinages à Tours pour honorer le tombeau de saint Martin.

Célébrations

Saint Martin a été honoré par des milliers d'églises qui lui sont dédiées, dont plus de 4 000 rien qu'en France. De nombreux artistes ont immortalisé des scènes tirées des récits de Sulpice Sévère à travers des vitraux, des peintures et des sculptures, notamment la célèbre scène d'Amiens où Martin partage son manteau de soldat avec un mendiant.

L'acte d'altruisme envers le mendiant, celui de lui donner la moitié de son manteau, est célébré depuis des siècles et a inspiré œuvres d'art, poèmes et contes. Ce geste est un symbole éternel de compassion et de générosité.

La fête de saint Martin, célébrée le 11 novembre, coïncide avec la date de ses funérailles à Tours. Cette célébration est devenue une fête importante dans tout l'Occident, grâce à sa sainteté reconnue et au grand nombre de chrétiens portant le nom de Martin. Au concile de Mâcon, il fut établi que ce jour serait férié et chômé.

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